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Faire Sciences Po

Bien qu’aujourd’hui la majorité des étudiants connaissent bien le nom et la renommée des écoles Sciences Po, aussi appelées Instituts d'Etudes Politiques (IEP), peu d’entre eux ont une bonne représentation des études et des carrières accessibles en sortie. Pour faire la lumière sur ces questionnements récurrents, nous sommes allés pour vous à la rencontre des écoles.

Quelles carrières après Sciences Po ?

Balayons d'emblée les idées reçues : contrairement à ce que leur appellation laisse entendre, les Instituts d'Etudes Politiques ne forment pas que des hommes politiques ou des hauts fonctionnaires. En réalité, plusieurs choix de carrières s'offrent aux étudiants. Les carrières administratives restent toutefois prisées, et attirent en moyenne 40% des diplômés d’IEP de régions (16% pour Sciences Po Paris). Il existe deux formations initiales des hauts fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales: l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) et l’INET (Institut National des Etudes Territoriales). Les IEP préparent aux concours de ces écoles menant tout droit vers les métiers de la fonction publique. En 2010 par exemple, près de 90 % des admis à l’ENA étaient passés par Sciences Po Paris.

Contrairement à l’image donnée aux étudiants de Sciences Po, nos diplômés ne se dirigent pas tous vers l'administration centrale. Ils s’engagent dans des secteurs extrêmement différents, qui couvrent quasiment toutes les branches du secteur tertiaire.

Outre cette préparation à l’ENA ou à l’INET, le panel de débouchés accessibles après un IEP est en effet très large. Les voies les plus empruntées par les jeunes diplômés sont d’ailleurs bien souvent le business et le conseil. Leurs trajectoires professionnelles sont multiples : carrières politiques et juridiques, mais également les arts et la culture, la communication, le journalisme, l’humanitaire...

En fonction des IEP, de grandes tendances de parcours professionnel se dégagent. Ainsi, l’IEP de Bordeaux présente un fort taux d’insertion dans les secteurs du journalisme, et de l’humanitaire quand les diplômés de Rennes, Strasbourg et Aix s’orientent plus largement vers le business et le conseil.

Les trajectoires professionnelles de nos étudiants sont très intéressantes et ne peuvent pas toujours se limiter au premier métier à la sortie. Globalement, nous retrouvons nos diplômés dans des cabinets de lobbying à Bruxelles, dans des sociétés d'audit et de conseil à Paris, dans des ONG en Afrique. Ce sont aussi de jeunes fonctionnaires dans une préfecture, des journalistes, des jeunes professeurs, des chargés de mission RH en entreprise. Nous avons un tiers des diplômés qui décrochent leur premier emploi à l'étranger

Parmi les plus célèbres diplômés de Sciences Po, on retrouve évidemment Jacques Chirac ou encore François Mitterrand, mais la politique n’est pas la seule porte de sortie. Journalistes, fonctionnaires, chargés de mission, lobbyistes, chercheurs, sociologues, écrivains tel que Marcel Proust, ou encore grands patrons à l’image du président d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta, et du président de la SNCF Guillaume Pepy... Autant de carrières à la portée des étudiants.

Qu’est-ce qu’on étudie à Sciences Po ?

Aux carrières professionnelles variées, répondent des enseignements généralistes. Le cursus de Sciences Po s’organise en cinq ans, les dix IEP de France fonctionnant tous sur le même modèle. Les trois premières années, appelées premier cycle, sont sanctionnées par un Bac+3. Le cycle master se déroule quant à lui sur deux années.

Le premier cycle, qui correspond à la licence, a pour ambition d’apporter aux étudiants un regard critique sur le monde. Son objectif est ainsi de transmettre des savoirs pluridisciplinaires avec des troncs communs tels que l’économie, le droit, l’histoire, la sociologie, la géographie, les sciences politiques...

Sciences Po n’est pas une formation exclusivement basée sur la science politique. A l’université, si vous choisissez d’étudier la science politique, elle sera la discipline dominante de la formation. Sciences Po au contraire est centré sur cinq disciplines fondamentales complémentaires. Il s’agit des « sciences politiques » dans le sens du 19ème siècle, elles désignent en réalité les sciences humaines et sociales. Notre objectif n’est pas de spécialiser nos étudiants dès l’après baccalauréat. Il s’agit au contraire de leur donner une perception des enjeux contemporains à travers des disciplines différentes.

Cette diversité d’enseignement se veut au service de l’apprentissage d’une méthodologie : à Sciences Po, on vous apprend à apprendre ! Contrairement à l’université, l’enseignement est plus orienté vers la manière d’utiliser et d’articuler ses connaissances, que vers leur approfondissement. Il s’agit avant tout d’augmenter le potentiel d’adaptabilité professionnelle de l’étudiant.

Bénéficiant de multiples partenariats internationaux, Sciences Po offre l’opportunité à tous ses étudiants de partir au moins un an à l’étranger en troisième année. Ce séjour se concrétise par un stage ou dans la plupart des cas par un échange universitaire. Ce fonctionnement est commun à tous les IEP. Dans le cadre de cette politique d’ouverture sur l’international, Sciences Po reçoit également des élèves de nationalités différentes. Cette grande diversité culturelle est un atout qui favorise une insertion professionnelle internationale de qualité.

La présence très forte de l’international à Sciences Po Paris attirent beaucoup d’étudiants. L’enseignement des langues est très marqué, cette diversité culturelle se ressent aussi bien dans le corps étudiant que dans le corps professoral. Les étudiants internationaux représentent aujourd’hui 40% de nos étudiants.

Le cycle master, quant à lui, s’articule autour des affaires publiques, internationales, européennes, de la communication et de la culture. Cependant, chaque IEP cultive une tendance qui lui est propre, une spécificité, qui peut vous aider à choisir votre Sciences Po. L’IEP d’Aix est ainsi caractérisé par un choix diversifié de langues en option (arabe, russe, chinois, japonais…), tandis que celui de Rennes s’axe sur les métiers en collectivités territoriales. Lyon parvient à se différencier grâce à ses très nombreux partenariats internationaux alors que Strasbourg et Lille appuient leurs enseignements sur les métiers de l’Europe. Enfin, Grenoble se distingue par une spécialisation tournée vers la culture, quand Bordeaux offre une préparation remarquée aux concours de la haute fonction publique.

Faire Sciences po, c'est faire un cursus qui ressemble à celui des autres IEP. Il y a des nuances en fonction des masters, de l'ambiance, de la gouvernance, de la politique associative, du fonctionnement général de l'école… L’étudiant qui veut s’inscrire à Sciences Po doit faire attention à certains critère tels que la taille de l’établissement, sa localisation, ou encore son prix. Il peut se renseigner sur les forums pour en savoir plus sur la vie étudiante de l’école

Quel profil pour Sciences Po ?

Un des pré-requis pour avoir sa place à Sciences Po est d’être un excellent élève. Si à Lille, ils sont 50% d’admis à avoir une mention Très Bien au bac, à Paris ils sont près de 90%. Faire preuve d’une grande culture générale, et d’un intérêt prononcé pour la compréhension de la politique, de la société, de l’actualité ou encore de l’histoire vous permettra de vous fondre au mieux dans ce cursus de choix.

Il faut avoir une grande culture générale, et maitriser son programme de terminale plus que la moyenne haute de ses camarades. Il faut se préparer comme au bac mais en ayant l'objectif d'avoir 16 et non 10. Lire la presse est nécessaire pour nourrir sa culture générale et géopolitique. Le concours est très sélectif, mais les résultats sont souvent très serrés, et ça se joue souvent à très peu de choses.

Si certains bacs sont plus représentés que d’autres, tous les bacheliers généraux ont leur chance face au concours. La filière du bac dont vous êtes issu compte en réalité très peu, dans la mesure où les critères de sélection sont avant tout orientés sur votre capacité à suivre une palette généraliste d’enseignements. Les étudiants dont le souhait est de se spécialiser dans une discipline pour l’approfondir ne doivent donc pas se diriger vers les écoles de sciences politiques.

A Sciences Po, on part du principe qu’à 17 ou 18 ans, on n’est pas encore mûr pour faire un choix professionnel. On ne demande pas à nos élèves à l’entrée d’avoir une idée ferme, et encore moins une idée fixe sur ce qu’ils veulent devenir. On essaie d’accompagner les élèves vers une orientation tout au long des années. C’est ce qui fait la différence à Sciences Po : au niveau du premier cycle,les étudiants ont la possibilité de ne pas choisir tout de suite une discipline de façon exclusive et donc de se garder le temps de la réflexion pour leur orientation.

L’étudiant qui s’oriente vers Sciences Po n’est pas seulement celui qui hésite sur son avenir, c’est avant tout celui qui est conscient de se diriger vers une formation qui demande un investissement régulier. De même, partir un an à l’étranger fait rêver, mais appelle aussi à beaucoup de maturité. Il faut se servir de ce séjour pour alimenter ses connaissances, et s’ouvrir à des visions du monde qui peuvent différer des nôtres. Savoir remettre en question ses acquis est donc indispensable pour évoluer pendant ces trois années.

A l’aise à l’écrit comme à l’oral, l’étudiant de Sciences Po se sert des outils à sa disposition pour développer son esprit critique et une argumentation personnelle solide. Maturité, ouverture et dynamisme sont les maîtres mots de l’étudiant qui s’épanouit à Sciences Po.

Il faut être curieux et ne pas attendre des cours des vérités toutes faites. Il faut être là pour apprendre des choses car l’objectif est d'aider intellectuellement nos étudiants à se faire leur opinion sur le monde. Nous ne sommes pas dans une posture où l’enseignant exige d’apprendre des vérités révélées, il donne plutôt des clés d'analyse du monde, des grilles de lecture

Enfin, ne pas avoir peur du changement se révèle être un atout. Habitués à des rythmes mouvants, et à des enseignements qui ne sont jamais figés, les diplômés de Sciences Po arrivent sur le marché du travail avec une grande capacité d’adaptation.

Si vous vous êtes reconnu dans ce profil à la fois très généraliste et ouvert sur le monde, n’hésitez plus, lancez-vous ! Véritable tremplin vers une insertion professionnelle réussie, Sciences Po ouvre un éventail de carrières diversifiées, à l’image de la variété des projets de ses étudiants.

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